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Jun 07, 2024

Une revue systématique de la détection neurophysiologique pour l'évaluation de la douleur aiguë

npj Digital Medicine volume 6, Numéro d'article : 76 (2023) Citer cet article

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La douleur est une expérience complexe et personnelle qui présente divers défis de mesure. Différentes technologies de détection peuvent être utilisées comme mesure de substitution de la douleur pour surmonter ces défis. L'objectif de cette revue est de résumer et de synthétiser la littérature publiée pour : (a) identifier les technologies de détection physiologique non invasives pertinentes qui peuvent être utilisées pour l'évaluation de la douleur humaine, (b) décrire les outils analytiques utilisés en intelligence artificielle (IA ) pour décoder les données sur la douleur collectées à partir des technologies de détection, et (c) décrire les principales implications dans l'application de ces technologies. Une recherche documentaire a été menée en juillet 2022 pour interroger PubMed, Web of Sciences et Scopus. Les articles publiés entre janvier 2013 et juillet 2022 sont pris en compte. Quarante-huit études sont incluses dans cette revue de la littérature. Deux principales technologies de détection (neurologique et physiologique) sont identifiées dans la littérature. Les technologies de détection et leur modalité (unimodale ou multimodale) sont présentées. La littérature fournit de nombreux exemples de la manière dont différents outils analytiques de l’IA ont été appliqués pour décoder la douleur. Cette revue identifie différentes technologies de détection non invasives, leurs outils analytiques et les implications de leur utilisation. Il existe d’importantes opportunités d’exploiter la détection multimodale et l’apprentissage profond pour améliorer la précision des systèmes de surveillance de la douleur. Cette revue identifie également la nécessité d’analyses et d’ensembles de données explorant l’inclusion conjointe d’informations neuronales et physiologiques. Enfin, les défis et opportunités liés à la conception de meilleurs systèmes d’évaluation de la douleur sont également présentés.

En 2020, l’Association internationale pour l’étude de la douleur (IASP) a révisé la définition de la douleur, qui se lit actuellement1 : « Une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à, ou ressemblant à celle associée à, des lésions tissulaires réelles ou potentielles. » Cette définition résume le fait que la douleur comporte des éléments sensoriels et affectifs, à la fois nociceptifs (codage physiologique et traitement des stimuli nocifs) et neuropathiques (elle peut survenir à tout moment sans événement induisant la douleur), et un élément cognitif indiqué dans l'anticipation de Dommage potentiel. De plus, la définition révisée de l’IASP indique qu’une « description verbale n’est qu’un comportement parmi d’autres permettant d’exprimer la douleur ». Sur la base de cette définition et de cette interprétation, dans le cadre de cette revue, on peut affirmer que la douleur peut être mesurée de multiples manières et dans de multiples contextes.

La douleur peut être considérée comme un concept qui peut être évalué à l'aide de différentes approches : l'auto-évaluation, le comportement (par exemple, les vocalisations, les expressions faciales, les mouvements du corps) et l'activité physiologique2. Les auto-évaluations, ou mesures rapportées par les patients, ont été considérées comme la référence en matière d'évaluation de la douleur dans la pratique clinique. Les outils d'auto-évaluation, tels que l'échelle d'évaluation numérique (NRS) ou l'échelle visuelle analogique (EVA), constituent un moyen rapide et simple de mesurer la douleur, nécessitent un effort minimal d'administration et sont facilement compris par le clinicien et le patient3. Ces mesures reposent sur la capacité des patients à évaluer et à communiquer leur propre expérience de la douleur. Une autre alternative est l'échelle d'évaluation verbale (VRS), qui est parfois utilisée pour les individus (par exemple, les jeunes enfants, les adolescents ou les adultes ayant des problèmes d'élocution ou des troubles d'apprentissage) qui ont des difficultés à traduire leur expérience de douleur en une valeur numérique. Cette métrique utilise donc des mots pour décrire l’ampleur de la douleur ressentie. Un inconvénient de cette mesure est que les patients peuvent avoir du mal à répondre au VRS, car les réponses décrivant la douleur peuvent être ambiguës et ne pas représenter la meilleure adéquation à leur expérience de la douleur4. De plus, la maîtrise de la langue utilisée pour le VRS peut constituer un obstacle à une évaluation efficace de la douleur5.

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